C’est un appel vibrant et urgent à ne pas tomber dans l’indifférence que je retiens des Rencontres Méditerranéennes 2023 à Marseille (du 17 au 24 septembre) et de la venue du Pape François. Au Vélodrome, le pape nous a appelés à tressaillir de joie: « Tressaillir c’est être “touché à l’intérieur”, (…) sentir que quelque chose bouge dans notre cœur. C’est le contraire d’un cœur plat, froid, installé dans la vie tranquille, qui se blinde dans l’indifférence et devient imperméable, (…), même au tragique rejet de la vie humaine qui est aujourd’hui refusée à nombre de personnes qui émigrent. »[1]

La veille, Mgr Aveline, nous a exhortés à vivre de l’espérance en prenant cette très juste image de la navigation : « pour naviguer, il faut accepter d’entrer dans la docilité au réel tel qu’il est, ne pas se bercer d’illusion. Il faut le connaître et l’accepter tel qu’il est. Ne croyons pas qu’en mettant des barbelés de plus nous aurons réglé le problème. La réalité aujourd’hui, c’est la faiblesse des échanges. Pour naviguer il faut aussi apprendre à résister aux vents contraires : ceux qui soufflent de l’extérieur mais aussi de l’intérieur : ceux qui attisent nos peurs, notre difficulté à nous engager maintenant, notre facilité à dire que mon prochain je m’en occuperai plus tard. (…) Naviguer c’est enfin garder cap, la boussole : celui de la dignité de la famille humaine. »[2]

Les échanges entre jeunes et évêques allaient dans ce sens : se rencontrer d’abord pour ensuite dialoguer et réfléchir à des voies de bien pour les enjeux des rives méditerranéennes, enjeux qui nous touchent partout en France : nous ne pouvons rester indifférents aux si grandes situations de précarité tout autour de nous.

Au Centre Charles-Péguy, à Garges-lès-Gonesse, une des villes les plus pauvres de France et certainement parmi celles qui comptent le plus de personnes issues de l’immigration, nous recevons des demandes quasi quotidiennes d’adultes qui viennent d’arriver en France et veulent apprendre le français et des enfants et jeunes bien en retard scolairement car ne parlant pas français à la maison... Nous sommes persuadés au Centre Charles-Péguy que ce sont des lieux comme celui-ci qui permettent à des personnes désireuses de s’insérer en France d’y arriver, de trouver leur place : comme il est beau de lire sur les visages des personnes que nous accueillons la joie de la fraternité, de voir leurs progrès et réussites. Pour mener à bien cette mission, nous avons besoin de forces vives et nouvelles ! C’est à vous que je m’adresse : si quelque chose résonne en vous en lisant ce texte, contactez-moi. Ponctuellement ou sur du plus long terme, il y a tant de manières de s’engager auprès de ces jeunes et adultes et tant de joie à découvrir dans ces rencontres qui nous déplacent.

 

 

[1] Homélie du Saint-Père prononcée au Vélodrome de Marseille, le 24 septembre 2023, https://www.vatican.va/content/francesco/fr/homilies/2023/documents/20230923-marsiglia-omelia-messa.html

[2]  Mgr Jean-Marc Aveline, « Une Petite théologie de l’espérance », https://www.youtube.com/watch?v=Tz98l7SzpWc