«N’oubliez jamais qu’une petite parcelle du royaume vous est confiée».
Ainsi Madeleine Daniélou formule-t-elle un appel, transcrit sur un marque-page, cadeau offert aux participants du cinquantenaire de SMN en octobre 2021. Cette histoire de parcelle résonna tout de suite avec une autre affaire de chantier: « Vous aussi, comme pierres vivantes, entrez dans la construction de la demeure spirituelle. » (1P2,5) Cette parole était fondatrice, au même titre que l’incendie de Notre-Dame de Paris, d’un pèlerinage pour la préparation duquel j’avais été recrutée quelques mois auparavant : Le pèlerinage des pierres vivantes.
Revenons brièvement aux sources. En avril 2019, le spectacle du feu avait happé l’attention de tous ceux qui cherchaient dans ces flammes une réponse à une question formulée pour la première fois bien souvent : Que représente Notre-Dame de Paris ? Cet incendie fit couler l’encre et les larmes mais révéla aussi le merveilleux attachement d’un peuple qui sembla y découvrir le symbole architectural de son âme. Aujourd’hui, nous souhaitons aviver cette petite flamme des cœurs battants. Chaque jour, au pied de la cathédrale, se croisent parisiens, touristes, artistes, étudiants, concentrés ou distraits...mais rarement assez distraits pour ne pas lever les yeux un instant devant cet édifice en reconstruction, centre de gravité malgré tout. Notre-Dame veille sur cette cour passante comme gardienne d’unité.
Précédés et habités par un désir de communion et d’unité dans l’Eglise, une petite équipe de bénévoles organise cette année, et pour sa 3e édition, une veillée de prière, le 3 avril 2023, qui s’inscrit désormais comme une étape de la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Toujours appuyés sur la Parole de Saint Pierre, nous voulons dire à chacun combien il est une pierre précieuse, unique et irremplaçable dans notre Eglise. Pour cela, plusieurs bénévoles voltigent parmi la centaine de paroisses parisiennes pour y rencontrer troubadours ou ambassadeurs de Notre-Dame. Témoins de la Joie de ceux qui sont réunis grâce à Marie, mère de l’Eglise et trésor de réconciliation, nous essayons de partager l’invitation largement. « La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs » (1P2,7) est si souvent rejetée encore... ou oubliée pour paraphraser Madeleine Daniélou. Alors, ouvrons les portes, soyons des serviteurs de la cathédrale. Marie nous conduit au Christ, la pierre d’angle.
Noémie Teyssier d’Orfeuil - AL 2019